Les identités partagées
par CEDAS
Plusieurs groupes de jeunes se sont réunis autour du projet « les identités partagées ». Ils ont sillonné les rues de la capitale afin d’immortaliser par photos interposées ces instants magiques. De ceux qui marquent une société et qui fleurissent à chaque instant dans les rues de Bruxelles.
Non pas des sourires d’une telle communauté, et puis d’une autre, etc., mais bien les rencontres de celles-ci. De ce qui fait Bruxelles dans SA réalité. Une réalité qui peut être âpre, dure parfois, mais qui recèle en elle une énergie salvatrice du sens humain. Trop souvent passées dans l’ombre, par des polémiques et des propos particulièrement stigmatisants pour ne pas dire plus, ces images positives doivent être vues, être mises en lumière, un éclairage fort et puissant, aux diapasons des enjeux en présence. L’immortalisation de ces moments à jamais gravés dans l’histoire est une opportunité de susciter le débat, les discussions ou simplement une réflexion personnelle de soi à soi.
Bonne visite.
Barez Thierry
Directeur
Avant-propos
La technicité au service du sens
Le groupe s’est ainsi familiarisé avec le potentiel propre de nombreux appareils et des différents objectifs. Pourquoi prendre celui-là, plutôt qu’un autre et dans quel but. Comprendre l’utilisation manuelle du boitier pour appréhender plus aisément la vitesse dans la prise du mouvement et d’anticiper celui-ci chez les photographiés.
Savoir se positionner pour trouver le bon angle, appréhender la profondeur de champ pour exploiter des arrière-plans flous qui accentuent ce qui est mis à l’avant-scène. L’importance, aussi, de la luminosité dans chaque cliché immortalisé, le cadrage, … et plein d’autres choses encore. Cette liste non exhaustive reflète l’importance d’un certain « savoir-faire » dans ce projet. En effet, cette technicité incorporée a permis aux jeunes participants de saisir pleinement la mesure et d’exploiter au maximum, ce qui se présentait à leurs yeux.
Des temps et des lieux
Les gens se croisent, mais se rencontrent peu. C’est ce qui était ressorti quand le groupe, à plusieurs reprises, s’est « figé » à certains endroits, pour observer ces « tempos » particuliers. Des lieux de passage comme une gare, une rue commerçante ou d’autres endroits emblématiques bruxellois ont révélé des flux de passage incessants, où les gens se croisaient sans se voir vraiment. Le groupe avait de visu, une humanité qui restait figée, malgré le mouvement. Des passants portent leur représentation propre dans une vision d’un monde peu partagée. Une sorte d’entre soi et ce, même si on s’effleure dans les mêmes endroits.
C’est de ce constat qu’a alors émergé l’envie de faire le premier pas. D’aller à la rencontre des gens et de dire qui on est, et ce que l’on fait. Cette évolution dans le projet a été un élément marquant dans le processus. Il s’en est suivi la phase « portrait ».
« Bonjour, désolé de vous déranger, mais nous réalisons des portraits dans le cadre d’un projet photo. Nous venons du Cedas et notre projet s’appelle « les identités partagées » et nous voulons montrer la diversité dans les rues de Bruxelles. Est-ce que vous seriez d’accord pour que l’on vous prenne en photo ? ». C’est dans ce script premier que la rencontre se réalisait. Les jeunes constituant le groupe l’avaient appris « par cœur ». En effet, il n’est pas si aisé que cela d’aborder quelqu’un que l’on n’aurait, sans doute, jamais rencontré. Pour cette phase du projet, il avait été demandé aux différents protagonistes de tenir à vue une question : « avec qui je n’aurais jamais imaginé échanger, parler, discuter ? ».
Lorsqu’un « oui, avec plaisir » se faisait entendre, c’est une nouvelle histoire qui commençait à s’écrire. De celle que l’on retient et qui permet un agrandissement des horizons respectifs. D’anecdotes en instants de vie passées et partagées, la magie s’opérait. À chaque instant de la rencontre, c’est la manière d’envisager l’autre qui entrait en mouvance. Un déplacement riche dans le potentiel d’un « mieux vivre ensemble » à Bruxelles.
Nous sommes là
Mes parents ou mes grands-parents sont nés ailleurs, autre part.
C’est un doux mélange qui me constitue.
Je suis Bruxelloise ou Bruxellois.
Ce qui m’entoure peut me paraître flou parfois.
Mais je suis là, chez moi.
J’ai envie d’aller vers les autres.
Et que les autres viennent à moi.
Je veux échanger sur mes multiples facettes.
Et me réjouir quand je découvre l’inconnu.
Je suis là.
Une citoyenneté urbaine
Unique et multiple
Les oeuvres





Photo 1 :
Cet « englishman » a très vite ironisé sur son propre look : « Oui, vous voulez me photographier parce qu’un punk c’est plutôt cool dans votre projet ! »
Photo 2 :
D’une première impression timide, cette femme n’hésite pourtant pas à poser « oh vous pouvez y aller, j’aime beaucoup les photos ».
Photo 5 :
Ces amis sirotent et papotent, attablés au Parvis de Saint-Gilles. En se baladant aux alentours, on découvre un grand portrait de cet homme, coloré et collé sur un mur. Un visage connu à Saint-Gilles, donc !
Photo 6 :
Ce guitariste pressant le pas a pourtant pris le temps de poser devant notre objectif allant jusqu’à enlever ses lunettes de soleil afin d’apparaître sous son meilleur jour.
Photo 8 :
En visite, un papa et son fils rencontrés dans le centre-ville, nous ont offert ce portrait d’un papa, fière de poser auprès de son fils.
Photo 12 :
Disquaire reconnu à Bruxelles, c’est fièrement que cet homme pose dans l’intérieur chaleureux dans son magasin.
Photo 23 :
Cet accordéoniste invisible…et pourtant, après avoir échangés quelques mots avec lui, son sourire et sa bienveillance allant au gré de ses notes ont produit une rencontre simple d’une petite fille venue tournoyer un instant avec lui.
Photo 27 :
Ce jeune homme, ayant très vite compris que, nous, les apprentis photographes cherchions sujet à capturer, nous a dévoilé une panoplie de pauses, toute plus délirantes et plus professionnelles les unes que les autres. Et tout ça, dans le cadre des jolies galeries de la Reine.

Photo 1 :
Cet homme vit dans le quartier des Marolles, le quartier « brusseleir » par définition. Chaleureux et enjoué par notre projet photographique, il est l’une des figures qui a égayé notre escapade entre les rues de brocanteurs.
Photo 2 :
Elle était belle à voir, la douceur de ce papa néerlandophone. Il faisait avancer son enfant sur son vélo, tout en évitant les bosses des pavés bruxellois.
Photo 3 :
Un visage souriant, aux mille et une histoires. Cette jeune femme venait de faire ses courses dans le quartier des Marolles. Elle plaisantait avec nous, nous demandant de ne pas photographier tous ses sacs, la classe était de mise !
Photo 6 :
Vendeur de fruits et légumes, ce jeune homme constitue le lien entre les fermiers bruxellois et les bruxellois.
Photo 8 :
Cet homme très intéressé par notre démarche s’est finalement demandé s’il devait conserver ou non son chapeau pour la photo. N’arrivant pas à se décider, nous lui avons proposés de faire deux photos avec et sans chapeau.
Photo 10 :
Ce jeune homme, ayant très vite compris que, nous, les apprentis photographes cherchions sujet à capturer, nous a dévoilé une panoplie de pauses, toute plus délirantes et plus professionnelles les unes que les autres. Et tout ça, dans le cadre des jolies galeries de la Reine.
Photo 12 :
Cette maman brésilienne profite de l’été et de son temps-libre pour emmener sa belle-fille en une virée shopping dont elles seules ont le secret !
Photo 13 :
Cette dame prenant un bain de soleil, place Stéphanie près de Louise a connu différents changements dans Bruxelles. Ces identités partagées, elle les a vécues et les vit au quotidien, au grès de ses déménagements dans la ville. Elle a ainsi connu plusieurs vagues d’immigrations.
Photo 24 :
À droite, ce couple marié passe la semaine en compagnie des parents de Monsieur. Originaire d’Inde, c’est leur première fois en Belgique et ils sont ravis de visiter la ville en compagnie de leur fils et de leur belle-fille.
Photo 25 :
Jeune étudiante, fan d’Instagram, profite des rayons de soleil.
Photo 28 :
Très ému de notre échange et fière de pouvoir échanger quelques mots en arabe sur notre projet.
Photo 29 :
La rencontre, c’est aussi de simplement échanger autour de la beauté de la photographie. « Oh vous pouvez bien me prendre en photos, mais je ne suis pas sûre de convenir ».








